"Cheer", la série-documentaire sur le cheerleading qui va vous faire vibrer (2024)

Vues de France, les cheerleaders, ou "pom-pom girls" nous paraissent être des éternelles figures fictives superficielles, voire méchantes. C'est en tout cas ce que la majeure partie des films et séries où elles apparaissent nous a appris. En six épisodes, la mini-série documentaire Cheer, de Netflix, renverse tous les a prioris à leur sujet.

On y suit pendant plusieurs mois l'entraînement rude et dangereux de l'équipe de cheerleaders de Navarro College, dans la ville de Corsicana, au Texas, pour le championnat de Daytona, dont elle en est déjà ressortie treize fois victorieuse depuis 2000.

Morgan, La'Darius, Lexi, Gaby et Jerry sont les cinq stars extrêmement attachantes du documentaire. Athlètes sur-motivés qui donnent tout à ce sport qui les a sauvés de mauvaises passes, ils s'imposent par leur force et leur résilience. Ils la doivent en partie à une coach hors-pair, Monica Aldama.

Depuis sa mise en ligne sur Netflix le 8 janvier, Cheer a enflammé les États-Unis, faisant des alumnis de Navarro des stars dans le pays. Ils ont même été invités sur le plateau d'Ellen DeGeneres le 22 janvier. Et c'est amplement mérité.

Vidéo du jour

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Des athlètes de haut niveau

Capture d'écran/Youtube/Netflix

Il y a deux choses que l'on sait peu à propos du cheerleading. Tout d'abord, il ne peut pas être pratiqué tard dans la vie. Après les études supérieures, c'est terminé. Les clubs n'existent plus, et les compétitions également. C'est peut-être pour cela que les membres de l'équipe de cheerleading de Navarro College, sorte d'IUT version américaine, sont aussi motivés et dévoués. Ils savent qu'ils vivent leurs dernières années à pratiquer ce sport intransigeant, mais qui n'est souvent pas considéré à sa juste valeur.

Car être cheerleader, ce n'est pas seulement agiter ses pompons et former des lettres avec ses bras en souriant, c'est aussi exécuter des figures de haut vol, au sol, ou en l'air. Un mélange entre la gym au sol, la danse, la musculation, l'aérobic et les arts du cirque. Bref, c'est de la haute-voltige. C'est la deuxième chose dont on se doute le moins à propos de ce sport.

Dès les premières minutes, Cheer remet les points sur les i. Impossible de ne pas être impressionné par les figures réalisées par ces athlètes incroyables. Regarder cette série-documentaire, c'est avoir des frissons de stress et de peur. Notamment quand les filles exécutent une pyramide à double niveau très difficile, risquant de tomber et se blesser gravement. Les entorses, contusions, commotions cérébrales et muscles endoloris sont légions.Les risques pris sont à la hauteur de leur talent : immense.

On a le souffle coupé en voyant Lexi tournoyer six à huit fois sur le tapis, comme si la gravité n'existait pas, en observant Morgan reproduire des "paniers", une figure où elle se laisse tomber et attraper par des receveurs, jusqu'à en avoir très mal aux côtes, ou en admirant Gabi, la valeur sûre de l'équipe, regardée en exemple.

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La résilience à travers le cheerleading

Capture d'écran/Youtube/Netflix

Les cinq stars de l'équipe, Morgan, Lexi, Jerry, La'Darius et Gabi, sont aussi celles de Cheer, et sont devenues les coqueluches des réseaux sociaux.

Quatre d'entre eux ont dû surmonter des épreuves : des parents absents pour Morgan, un divorce houleux et la délinquance pour Lexi, une mère toxicomane et l'hom*ophobie pour La'Darius, la perte d'un parent pour Jerry.

Cheer dévoile leur histoire, se rend là où ils ont grandi, interroge leurs proches ou familles. Ces cinq athlètes de haut niveau apparaissent d'un coup beaucoup plus humains. Dans le cheerleading, tous ont trouvé une exaltation qui leur a fait remonter la pente, petit à petit. Mais tous gardent de ce vécu une forme de fragilité qui provoque forcément l'empathie, et l'admiration.

Gabi, de son côté, est la fameuse Gabi Butler. Son nom ne vous dit sans doute rien, mais elle est l'une des cheerleaders les plus connues aux États-Unis, popularisée très jeune par des vidéos Youtube qu'elle tournait elle-même. Cheer dévoile en quoi ce statut d'icône s'accompagne d'une pression étouffante. Entre une séance de mannequinat et un remplacement dans une équipe de cheerleading à l'autre bout du pays, la jeune femme est aux prises avec des parents envahissants et gênants, qui capitalisent le plus possible sur sa réussite.

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Une communauté soudée

Capture d'écran/Youtube/Netflix

Il ne peut y avoir de sport d'équipe sans esprit d'équipe. D'autant plus chez les cheerleaders de Navarro College, dont la chorégraphie millimétrée repose sur une synchronisation parfaite, et une attention constante de chacun. C'est simple, dès qu'une fille n'est pas rattrapée et tombe au sol, l'implacable mais juste coach Monica Aldama ordonne à tous ses élèves de faire des pompes.

Avec leurs centaines d'heures d'entraînement, les blessures, erreurs et exaltations qui en découlent, les étudiants ne peuvent qu'être soudés. Bien sûr, des affinités se créent. Mais les plus rebelles, comme l'impertinent et dur La'Darius, sont priés d'apprendre à mettre de l'eau dans leur vin.

La bienveillance générale qui émane de ce groupe est palpable, attendrissante. Elle tranche avec la dureté de l'entraînement. Le second coach non-officiel étant l'adorable Jerry, un porteur qui hurle des encouragements à tous ses camarades, au sol ou en l'air, et donne l'impression que tout est possible.

Avec Cheer, on se rend aussi compte que le cheerleading va au-delà du genre et de l'orientation sexuelle. Chez les cheerleaders de Navarro College, les étudiants ont différentes origines, couleurs de peau, et certains sont LGBTQ+. Certains garçons exultent à danser des morceaux de chorégraphie au déhanché appuyé façon Beyonce. Leur enthousiasme transperce l'écran.

Cheer est merveilleusem*nt filmé et mis en scène. Les plans serrés sur les visages des athlètes révèlent leur concentration, peur et douleur, ceux sur leurs pieds ou mains montrent à quel point leurs figures demandent de la force. L'utilisation du ralenti sublime leurs figures. On a l'impression d'être à leurs côtés, sur ce fameux tapis noir où ils s'échinent jour et soir.

Le réalisateur, le documentariste Greg Whiteley (Mitt, Last Chance U), interroge une partie de l'équipe longuement et à différents moments. Ce qui permet de distiller leur détermination mais aussi, les difficultés de ce sport, et leur parcours. Des experts du cheerleading, ainsi que les familles ou proches des cinq sportifs principaux et de la coach Monica, apportent également un point de vue enrichissant.

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Monica Aldama, la coach qu'on rêve tous d'avoir

Capture d'écran/Youtube/Netflix

Cheer a aussi fait de MonicaAldama une star. Coach de l'équipe de cheerleading de Navarro depuis 24 ans, elle nous est présentée comme la meilleure des États-Unis. C'est elle qui a fait de Navarro Cheer une machine de guerre.

Cette femme affirmée, au brushing ombré toujours parfait, ponctue ses phrases d'un "y'all" typique du Sud des États-Unis. Diplômée en commerce, elle se rêvait cheffe d'entreprise à Manhattan, mais a finalement préféré une vie calme dans sa ville d'origine, Corsicana, où elle avait elle-même été cheerleader. "Ce qu'elle a appris en école de commerce, elle l'a appliqué à son programme de cheerleading", explique son époux.

Pointilleuse et prévenante, MonicaAldama imagine des chorégraphies pensées pour maximiser leur note à Daynota, repoussant les limites d'année en année. Pour cela, la coach fait s'entraîner sans relâche son équipe pour non seulement atteindre la perfection, mais aussi, appréhender toutes les erreurs possibles.

Je pourrais prendre une balle pour Monica

Si elle se revendique "plutôt conservatrice" et chrétienne, MonicaAldama voue un amour sans failles à ses cheerleaders. Aussi bien pour ceux qui sont encore assez immatures, ou, au contraire, ceux qui ont dû grandir très vite. "Ce sont mes enfants. Je me battrais bec et ongle pour eux", assure-t-elle, tandis que Morgan jure, sans second degré : "Je pourrais prendre une balle pour Monica."

Plus qu'une coach, MonicaAldama est présentée comme une vraie "mère". Une mère dure, exigeante, toujours professionnelle, qui sait tirer le meilleur de chacun d'entre eux. "Je n'ai pas le temps pour les détours, je suis une personne très directe", dit celle qui sait inculquer des valeurs d'intégrité, de bienveillance et de travail à ses élèves.

MonicaAldama est une leçon de management vivante, avec des conseils qui peuvent s'appliquer à tous les domaines professionnels, et même, à la manière de gérer sa propre vie. "Beaucoup de mes anciens étudiants sont nostalgiques de la structure qu'ils avaient à Navarro", explique cette mère de deux enfants qui ne se défait jamais de son calme.

Lorsque Cheer s'achève, on est triste de quitter cette bande déterminée et touchante. Et on ne regardera plus jamais les cheerleaders de la même manière.

Cheer, deGreg Whiteley, série-documentaire en six épisodes, disponible sur Netflix

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